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La France va restreindre les déplacements d'un certain nombre de dignitaires algériens en France

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Abdelmajid Tebbounen, président algérien (à droite) et son français Emmanuel Macron ©Apanews

La France « prend des dispositions plus fermes » concernant des « dignitaires algériens » afin « d’alourdir » et de rendre « plus difficiles » les « conditions pour se déplacer en France ».

La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a confirmé mercredi que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, prend des mesures ciblées contre des membres influents algériens: « Le ministre de l’Intérieur est de plus en plus allant pour prendre des dispositions plus fermes vis-à-vis de la diplomatie algérienne. C’est ce qu’il est en train de faire notamment sur un certain nombre de dignitaires algériens pour lesquels les conditions pour se déplacer en France vont être alourdies et plus difficiles. »

Interrogée sur les relations glaciales entre les deux pays, elle précise que ces dispositions sont mises en œuvre alors que « 120 personnes sous OQTF (obligation de quitter le territoire), avec leurs papiers en règle, n’ont pas été reprises par les autorités algériennes alors que le ministre de l’Intérieur souhaitait qu’elles soient reprises par les autorités algériennes ».

Et de conclure: « Nous sommes dans un rapport de force avec l’Algérie sur cette question-là ». 

Les restrictions pourraient s’étendre à d’autres domaines sensibles : octroi de visas aux élites, coopération sécuritaire, accès à l’immobilier, ou encore activités consulaires.

Alger n’a pour l’instant pas réagi à ces mesures. Mais ce bras de fer risque de creuser un peu plus le fossé entre les deux pays, sur fond de désaccords persistants en matière migratoire, mémorielle et régionale.

Pour rappel, le contentieux historique entre l’Algérie et la France est très profond. Les relations entre les deux pays se sont davantage dégradées à l’été 2024, sur fond de reconnaissance, par Paris, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

En réaction, Alger a retiré son ambassadeur à Paris et le président Tebboune a annulé un déplacement en France, prévu initialement en septembre 2024.

Plus récemment et depuis plusieurs mois, les deux pays s’opposent quant à la politique migratoire voulue par la France qui tente de procéder à l’expulsion de ressortissants algériens en situation irrégulière, dont l'influenceur algérien Doualemn, se heurtant à un blocage de la part d’Alger.

Côté algérien, le président Abdelmajid Tebboune a pointé « des déclarations hostiles tous les jours de politiques français », qualifiant le dialogue avec le président Macron de « perte de temps » et mettant en garde contre « une séparation qui deviendrait irréparable ».

« Nous avions beaucoup d'espoir de dépasser le contentieux mémoriel (...) mais, plus rien nʼavance si ce nʼest les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu », a-t-il déploré.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV